De quoi parle-t-on lorsqu'on évoque la "petite musique" de Françoise Sagan ? De son écriture mélancolique et nonchalante d'apparence. Elles marqueront pourtant toute une génération de lecteurs souvent curieux, parfois choqués, à la lecture des aventures de la jeune Cécile, éprise de liberté, dans Bonjour tristesse. Ou encore Des bleus à l'âme de Sébastien et Éléonore après le suicide de Robert. Sa vie marquée par la publication d'une cinquantaine de romans et pièces de théâtre et par quelques scandales d'ordre privé a fait l'objet d'un film de Diane Kurys avec Sylvie Testud, Sagan.
À qui Françoise Quoirez emprunte-t-elle son pseudonyme ? À un personnage de roman bien-sûr, né dans l'imaginaire de Marcel Proust, Hélie de Talleyrand Périgord prince de Sagan. C'est ainsi sous le nom de Françoise Sagan que l'auteure publie son premier roman en 1954, Bonjour tristesse. Et d'où tire-t-elle le tire de ce premier roman ? D'un vers de Paul Éluard dans son poème À peine défigurée.
Au cours d'une scolarité peu brillante et malgré son échec à poursuivre des études supérieures à la Sorbonne, Françoise Sagan a la passion des belles lettres : elle lit Jean-Paul Sartre et Albert Camus, est fascinée par la poésie d'Arthur Rimbaud, et fréquente le Paris existentialiste de Saint-Germain-des-Prés et de ses clubs de jazz remplis de nombreux artistes de tout horizon.
Comparée à Colette ou à Raymond Radiguet lorsque son premier roman est édité à l'âge de 19 ans à peine, Françoise Sagan est associée au mouvement d'émancipation féminine et est encensée par la critique. Grisée par ce succès, l'auteure mène une vie libre jalonnée de quelques excès qui lui vaudront de défrayer la chronique ainsi que quelques déboires judiciaires.