Michel Layaz, est un écrivain suisse déjà très installé dans l'univers littéraire francophone. Professeur de littérature à Lausanne et gérant d’une galerie d’art, il est particulièrement impliqué dans le monde artistique helvète. En 1992, il publie son premier ouvrage suite à un long voyage dans le bassin méditerranéen. Mais comment cet esthète touche-à-tout conçoit-il son métier d’écrivain ? Depuis qu’il écrit, il manifeste la volonté de passer de l’image au mot, d’un art à l’autre par le jeu des correspondances si chères à Baudelaire. Pour lui, la création littéraire existe quand l'auteur est capable de « déformer ses souvenirs » pour écrire son histoire.
La curiosité de Michel Layaz est insatiable et cela se traduit dans son œuvre. Comment se manifeste-t-elle ? Il passe d'un sujet à l'autre avec talent et sans aucun difficulté. Ainsi écrit-il une biographie de Chevrolet en essayant de calquer le rythme de sa phrase sur celui du pilote de course, vivant tout en accéléré. Avec Louis Soutter probablement, il met en page la vie de ce peintre mondialement connu et, dans Sans Silke, il choisit d'explorer les failles familiales, un sujet qui lui tient à cœur.
La qualité des écrits de cet acteur majeur de la littérature suisse a été plusieurs fois récompensée. Quel est son style ? Passant de la biographie au roman narratif, l'auteur essaie à chaque fois de conserver une écriture dépouillée de toute fioriture inutile, à la fois subtile et élégante, Pour ce pilier de la littérature suisse, il faut conserver le plaisir de la langue, transmettre le goût de la belle phrase. La syntaxe et le rythme sont primordiaux pour lui. Il a fait sienne la phrase de Roland Barthes : « mon corps est un enfant entêté, mon langage un adulte très civilisé. »
De Quartier Terre à Il est bon que personne ne nous voie, l'œuvre de l'écrivain suisse est déjà conséquente. Cependant pour apprécier son travail et son style, on peut conseiller :