Si vous vous attendez à un roman d'amour mièvre en lisant cette description, détrompez-vous ! Commençons d’abord par la fin, car c'est ainsi que démarre l'histoire : le mari de Fermina décède à un âge avancé d'une manière absurde. Dès les premières pages, de nombreux personnages sont présentés en détails alors que nous ignorons encore qui nous allons accompagner au fil des chapitres et qui seront les protagonistes
La narration omnisciente de Márquez, son amour du détail et ses digressions parfois inutiles, mais vivantes et belles, nous captivent. Nous ressentons la chaleur des Caraïbes, humons le mélange d'odeurs de la place du marché et percevons la souffrance des gens et de leur époque. Et nous aimerions, nous aussi, recevoir un message d'amour écrit par Florentino, qui débordant d'amour pour Fermina, les vend pour quelques centimes dans un parc pour amoureux.
Le style d'écriture de Márquez, caractérisé par de nombreuses phrases à rallonge, est à l’image de sa narration et de ses histoires dans les histoires. Après de longues dérives et immersions, nous sommes d'autant plus surpris par les changements de scène rapides et sans transition. Mais restez attentifs, car de nombreuses sagesses se cachent dans ce livre ! On a envie de les noter pour ne jamais les oublier.
Ce n'est pas sans raison que ce roman est considéré comme l'une des œuvres littéraires les plus importantes de la fin du XXe siècle. Sa lecture peut sembler longue et laborieuse, mais elle en vaut la peine. Nous avons apprécié ce livre parce qu'il est profond, féerique et mélancolique. Il nous amène à nous demander ce qu'est réellement l'amour et s'il est vrai que, comme le dit le roman, rien n'est plus difficile dans ce monde que l'amour.